« Différent, et alors ? »

CinéFabrique — Wikipédia
Idée d’aborder un sujet d’actualité, qui anime les collégiens, mais incluant un peu de légèreté.

Nous souhaitons proposer ce projet au collège et plus particulièrement aux élèves de 3ème. En effet, les collégiens sont plus matures en 3ème, plus à même d’avoir une pensée réflexive. Nous sommes conscients que l’année de la 3ème est une année charnière notamment avec la validation du brevet des collèges et des possibles orientations pour certains. Nous avons conscience que les collégiens pourraient se positionner différemment par rapport à une action qu’ils ne jugeraient pas directement utile pour le passage de l’examen. C’est pourquoi, d’emblée, nous avons pensé à la possibilité que les collégiens participant au projet CinéFabrique puissent valider avec nous leur stage de 3ème obligatoire.

Forts de notre expérience, nous souhaitons sortir de la formule en classe entière. Un des objectifs forts de ce projet est de distribuer la parole un maximum aux collégiens et de la faire circuler entre eux. Cela n’est possible qu’en petits groupes.
C’est pourquoi, nous souhaitons :

  • Travailler avec 6 classes de 3ème (dont SEGPA)
  • Réparties sur 3 collèges de la métropole
  • Diviser chaque classe en sous-groupes de 8 collégiens
  • Que chaque groupe de 8 soit accompagné tout au long du projet par un binôme d’étudiants en deuxième année d’études à La CinéFabrique
  • Qu’il y ait un tuteur référent (diplômé de La CF) par classe
  • Soit un total de 130 collégiens (en moyenne car 24/classe //18/SEGPA)

    L’extraordinaire s’usant plus rapidement que l’ordinaire, nous pensons que l’intérêt du collégien a vocation à s’émousser. Ainsi, nous partons sur une formule coup de poing, ramassée en deux temps forts afin de sortir définitivement de la forme scolaire :

– 1 semaine d’écriture et de préparation du tournage (idéalement en novembre)
– 1 semaine de tournage en partie en dehors de l’enceinte de l’établissement (idéalement en décembre)

La force du projet tient au moment professionnalisant et fédérateur du tournage, ainsi nous souhaitons repenser la phase d’écriture en en favorisant la mobilité des collégiens et de nos étudiants pour une écriture dépassant les frontières de la salle de classe.

La notion de déplacement nous semble très importante : déplacement de eux (les collégiens) à nous, et donc faire venir les collégiens ainsi que leurs professeurs sur deux jours à La CinéFabrique, afin qu’ils découvrent les lieux, que cela stimule leur imaginaire, qu’ils pensent des histoires en dehors de l’établissement scolaire. Les A/R seront pris en charge par La CinéFabrique, en cars.

Dans un deuxième temps nous imaginons un déplacement de nous à eux – trois jours répartis entre le collège et l’environnement personnel des collégiens. Ainsi, les collégiens, les professeurs, les étudiants de la CinéFabrique ainsi que les tuteurs ont pendant une semaine pris le temps de se rencontrer, de partager, de réfléchir, d’écrire ensemble et d’aboutir à un scénario.

Du scénario découleront les décors: un immeuble, un appartement, un square, un gymnase le tout étant que les collégiens sortent de l’enceinte de l’établissement. Du scénario découleront aussi les personnages: les collégiens pourront ainsi être partie-prenante du casting : un père, une mère, un frère, un boulanger, un épicier, un prof de sport… ils pourront mobiliser des gens de leur quartier, de leur famille. L’idée est de permettre à chaque collégien de participer à sa manière à la réalisation du film, que chacun puisse y mettre du sien, du personnel, de l’intime, en s’émancipant du regard de l’autre tout en restant protégé par la fiction.

Cette notion de déplacement permet aussi d’impliquer de façon plus engagée les professeurs. Aux prémices du projet l’idée était de permettre aux enseignants de voir leurs élèves dans un contexte différent, aujourd’hui nous souhaitons renverser la vapeur et le collégien pourra lui aussi voir son professeur en dehors de sa salle de cours !

Après cette semaine d’écriture intensive, nous pensons laisser quelques semaines de battement afin de permettre à tous les participants du projet de digérer et se de préparer pour le tournage. De commencer à mobiliser les forces vives du scénario, les familles, les amis, le quartier, le collège.

Le tournage aurait lieu sur une semaine :
– 5 jours
– 16 groupes de 8 collégiens
– Encadrés par des binômes ou trinômes d’élèves de La CinéFabrique
– Tourneront 16 films de 7mn en dehors de l’enceinte de l’établissement

C’est là que la politique du petit nombre va prendre tout son sens. Chacun aura un rôle, tout le monde sera nécessaire et essentiel au bon déroulement du tournage. En parallèle, la semaine entière ayant été banalisée tout le corps enseignant pourra être mis à contribution. Chaque professeur des différentes classes mobilisées sur le projet pourra s’intégrer au tournage sur ses heures de cours et pourra participer à l’expérience.

Afin de clarifier le déroulement de cette semaine de tournage voici quelques informations supplémentaires :

  • –  La CinéFabrique prévoit de renforcer les effectifs techniques sur toute la durée du tournage en embauchant des anciens étudiants de La CinéFabrique. Ainsi, chaque équipe de 8 collégiens sera accompagnée à minima par 3 personnes (on évite donc l’écueil d’avoir un encadrement sans aucun technicien image ou son).
  • –  La CinéFabrique mobilisera ses étudiants en section « montage » afin qu’ils commencent la post-production au rythme du tournage en récupérant les rush à la fin de chaque journée de tournage.
  • –  La CinéFabrique embauchera des anciens étudiants afin de finaliser la post-production (montage son, mixage, étalonnage) des 16 films (les étudiants monteurs à La CF n’étant que 7).
  • –  Une projection des 16 films réalisés sera organisée dans un Cinéma partenaire (Pathé Vaise) et les films seront mis à disposition des établissements via une plateforme déjà créée pour l’occasion.

    Cette formule permettra aux collégiens de découvrir la chaîne de production d’un film tout en découvrant les nombreux métiers du cinéma. Ce nouveau dispositif ramassé sur un temps plus court et plus dense semble être la meilleure manière d’approfondir et de comprendre véritablement les mécanisme de création d’un film, d’écriture de scénario, de dramaturgie, de narration…C’est dans le faire et dans le faire ensemble que la notion de transmission d’un savoir et donc d’un métier pourra avoir lieu.

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