Collège au cinéma Film 2 : Les temps modernes

Les Temps modernes

SYNOPSIS

Tel un troupeau de moutons, les ouvriers se rendent à l’usine, où ils sont soumis au rythme du travail à la chaîne. Un ouvrier, Charlot, perturbe régulièrement la chaîne par sa distraction… Le patron surveille le travail à l’aide d’un circuit de télévision interne, ne cesse de demander d’accélérer le travail et fait expérimenter par Charlot une nouvelle machine, un robot pas très au point permettant aux ouvriers de manger sans cesser de travailler. Bientôt, Charlot, absorbé par les rouages de la chaîne, en ressort délirant : il est hospitalisé.

À sa sortie, il est pris pour un dangereux meneur parce qu’il veut restituer un drapeau rouge tombé d’un camion ! En prison, l’absorption malencontreuse d’une drogue fait de lui un héros qui préserve les gardiens de l’intrusion de gangsters. Chouchouté, il est déçu de regagner le monde quotidien et se fait volontairement arrêter. Il rencontre, dans un “panier à salade”, la “Gamine”, une fille de chômeur qui refuse de mourir de faim. Tous deux s’enfuient grâce à un accident. Ils rêvent d’une vie bourgeoise dans une petite maison et d’un ventre chaque jour plein…

Gardien de nuit dans un grand magasin, Charlot retrouve le gangster Big Jim. Mais leurs retrouvailles trop arrosées ramènent Charlot au poste de police… Le travail reprend. Il joue des coudes pour être embauché, jusqu’à ce qu’une grève mette fin à un nouveau travail déjà mal engagé. Lorsque la Gamine est engagée dans un restaurant comme danseuse, elle introduit Charlot. Celui-ci ne fait pas merveille en serveur, mais sa chanson aux paroles involontaire- ment improvisées fait merveille.

Las, la Gamine étant recherchée pour vagabondage depuis la mort de son père, le couple doit s’enfuir, Charlot redonne courage à sa compagne effondrée et ils partent vers un horizon incertain, mais commun…

“Un ouvrier” (Charles Chaplin)

Le générique présente le personnage des Temps modernes comme “A Worker”, “Un travailleur”, “un ouvrier”. Ce n’est pas la pre- mière fois que Charlot/Charlie est désigné par son métier. L’Usurier décrit parfaitement la relation de Charlot au travail : son emploi n’est pas vital, d’ailleurs il le perdra sans tragédie. Il est d’ordre ludique : Charlot joue le professionnel avec maladresse mais aussi mépris, voire cruauté, à l’égard de clients se trouvant que lui dans le besoin.

Le worker des Temps modernes n’est pas différent de ce Charlot- là : il a simplement été rattrapé par le temps, son temps. Il est pris en plein travail, nullement tricheur (slicker), mais appliqué à bien faire. C’est même cette volonté de bien faire qui entraîne les catastrophes : suivre le rythme de la chaîne à l’usine, trouver la bonne cale sur le chantier naval… Il a si parfaitement intériorisé le mécanisme social et professionnel, puisque une fois le bateau coulé, il reprend de lui-même veste, chapeau et canne. Pourtant, après avoir été rappelé à l’ordre par le patron pour avoir fumé dans les toilettes, il joue la décontraction et la lenteur pour reprendre le travail. Sans pour cela gêner la production. Comme dans l’Usurier, il joue même au contremaître pour rappeler à l’ordre son remplaçant. Parfait cobaye, ce n’est pas lui qui détraque la machine à manger. Seule celle-ci est en cause, nous rappelant que c’est aussi uniquement l’accélération des cadences qui entraîne les arrêts de la chaîne de montage. Charlot s’est tellement intégré à l’espace social qu’il voudrait ne plus le quitter (la prison), protégé par ses ennemis de toujours, les flics…

Liberté, égalité, solidarité…

La Gamine éveille la conscience de Charlot qui avait trouvé dans la prison un refuge idéal, le pousse à fuir avec elle, puis à postuler pour la place de gardien de nuit. C’est pour elle qu’il se précipite vers l’usine rouverte, retrouvant les réflexes du Charlot d’antan pour écraser ses rivaux. Si elle résiste aux agents venus l’arrêter, c’est bel et bien Charlot qui les retient et les berne. Lorsqu’elle se laisse aller au découragement (“À quoi bon ?”), face à la triste image de résignation qu’il donnait lui-même au sortir de la prison, “tricher” comme le Chas des débuts : il fait le matamore, pour se donner et lui donner l’illusion, donc l’espoir, qu’ils s’en sortiront… Et ils sortent des “temps modernes”, libres, égaux et solidaires…

Temps modernes (Les) de Charles Chaplin

https://www.youtube.com/watch?v=2gLa4wAia9g&t=87s

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