LE MÉCANO DE LA GÉNÉRALE
Réalisation : Buster Keaton
États-Unis | 1926 | 1h20
Format : 1.33, 35 mm, n&b, muet
Interprétation : Buster Keaton
Synopsis
Johnnie Gray a deux amours dans la vie : La Générale, locomotive à vapeur dont il est le mécanicien, et Annabelle Lee. Quand il retrouve Annabelle pour un rendez-vous galant, la guerre de Sécession éclate avant même leur premier baiser. Johnnie suit alors les conseils d’Annabelle et tente de se faire engager par l’armée, sans succès. Lorsque des espions nordistes dérobent La Générale, Johnnie se lance dans une folle course poursuite pour récupérer sa locomotive, sans même savoir qu’Annabelle y a été faite prisonnière.
MISE EN SCÈNE
L’impassibilité contre l’absurdité du monde
Venu du music-hall, Buster Keaton est fameux pour ses cascades comiques réglées au millimètre. L’un de ses gags les plus fameux (et les plus connus de l’histoire du cinéma) a lieu durant la tempête de Cadet d’eau douce, tourné en 1928. La façade d’une maison bascule et manque de l’écraser… mais, resté immobile, il passe à travers une fenêtre restée ouverte. S’il avait couru dans tous les sens, il aurait été écrasé. Là, sa fixité et son sang-froid l’ont sauvé. Surnommé « l’homme qui ne rit jamais », Keaton fait de son impassibilité une force de résistance contre un monde devenu incontrôlable. Dans Le Mécano de La Générale, sa grâce de funambule (il marche et saute sur les trains en mouvement) s’oppose à la violence et à l’absurdité de la guerre. Personnage d’abord méprisé (il n’est pas considéré comme un « vrai homme » puisque l’armée n’a pas voulu de lui), il va progressivement devenir un héros et se montrer digne de conquérir le cœur d’Annabelle. Si le cinéma de Keaton n’a pas vieilli, par la précision implacable de ses gags et de sa mise en scène, il est moins moderne quant à sa représentation de la femme
AUTOUR DU FILM
Une précision d’horloger
Tourné en décors naturels, Le Mécano de La Générale fait preuve d’une précision d’horloger dans sa mise en scène. C’est un film situé dans les grands espaces américains, où il s’agit de coordonner des déplacements en train, des mouvements de troupe, des gags visuels (parfois fondés sur des détournements d’objets et d’armes) et des moments plus romantiques. À une époque où les images de synthèse n’existaient pas, une telle mise en scène nécessitait des moyens colossaux, que ce soit pour le nombre de figurants ou la mise au point des « scènes catastrophes ». Ainsi, quand le pont s’écroule et que le train chute dans la rivière, tout est en prises de vues « réelles » et la scène a été tournée à six caméras pour ne pas risquer de la louper. Pour caler sa mise en scène, Keaton s’appuie sur la géométrie des voies de chemin de fer qui dessinent de grandes lignes dans le paysage, et délimitent des perspectives dynamiques.
Le Mécano de la générale de Buster Keaton – fiche élève
Affiches réalisées par les élèves de 6èmes
J’ai pas trop aimé car il était en noir et blanc.