La fête du court-métrage : du 16 au 22 mars 2022

Qu’est ce que La Fête du court métrage ?

Manifestation annuelle, La Fête du court métrage est née de la volonté de mieux faire connaître le court métrage au plus grand nombre.

Pendant une semaine, cinéphiles ou néophytes, jeunes publics, familles et passionnés, explorent la magie du court, partout en France et à l’international, à l’occasion de cette grande fête gratuite et ouverte à tous.

À chacun sa fête !

Chaque année, La Fête du court métrage élabore une programmation officielle – avec le soutien de L’Agence du court métrage – pensée pour valoriser le meilleur du court, s’adresser à tous les âges et publics et mettre en avant les grand(e)s réalisateurs(rices) de demain.

Cette programmation est rendue accessible gratuitement à tout lieu ou personne souhaitant diffuser des programmes de films courts durant la période de l’évènement.

La programmation de La Fête du court métrage est accessible durant les dates de la manifestation à toutes et tous : cinémas, établissements d’enseignement, de santé et pénitentiaires, médiathèques, lieux alternatifs mais aussi particuliers, à la ville comme à la campagne !

Courts métrages à volonté

Au-delà des projections organisées partout en France et à l’international, La Fête du court métrage est aussi l’occasion d’animations, rencontres ou encore ateliers d’éducation à l’image dans plusieurs villes ambassadrices. Pour participer, échanger, fabriquer, apprendre et amener le cinéma à la portée de tous.

Les inscriptions sur portail.lafeteducourt.com pour créer votre programmation et organiser des séances sont closes pour 2022, prochain rendez-vous en janvier 2023.

Programmation scolaire 

JEUX PAS TOUJOURS SAGES

Dans le passage de l’enfance à l’adolescence, le jeu conserve une place centrale. Mais il se teinte aussi de tensions et de rapports de force inédits. Les relations filles-garçons, la fratrie, l’amitié, la séduction, l’injustice, le mensonge, tout ce qui se jouait déjà au plus jeune âge se transforme et peut basculer dans l’humiliation, la tristesse voire le drame. Quatre courts métrages racontent cette perte progressive de l’insouciance. Dans Jeu de Guerre, deux frères sont confrontés à ce que signifie « tuer pour de faux ». Ramène ta manette montre l’évolution d’une amitié à l’adolescence. Dix ans interroge l’injustice et la violence psychologique de groupe lors d’un anniversaire etGamineries donne à voir la tentation de jouer avec le risque et la mort.

DIX ANS

Clélia Schaeffer, 2020, 15’10

JEU DE GUERRE

Guillaume Didier, 2012, 14’55

GAMINERIES

Mikaël Gaudin, 2020, 13’10

RAMÈNE TA MANETTE

Ninon Bernard, 2020, 04’04

Si le jeu canalise une certaine forme de violence, il en est parfois le reflet. Il peut la faire naître et se nourrit de l’influence qu’ont certains enfants sur d’autres. Trois des courts métrages insistent sur la tentation d’une domination psychologique ou physique entre enfants et adolescents. Dans Jeu de guerre, Hamza et son jeune frère Monsif rejouent l’affrontement guerrier entre romains et berbères marocains dans l’Antiquité. Mais c’est un jeu à sens unique car l’aîné prend toujours le dessus sur le cadet et le menace lorsque celui-ci veut inverser les rôles. Une relation de domination psychologique est aussi imposée par les cousins de Zora, dans Gamineries. Ils mettent au défi le jeune Simon de traverser la route devant une voiture à pleine vitesse. Enfin, lors de l’anniversaire de Léo, Romain se retrouve injustement accusé du vol d’un drone par l’ensemble des enfants invités : le groupe devient oppressant et la violence de la mise en cause publique pousse le jeune garçon à douter de lui-même.

Au bout du jeu rode le danger et parfois même la mort. Chaque jour, Hamza pourchasse son frère dans les ruelles du village et chaque jour, il mime sa mise à mort. Mais lorsqu’elle advient dans son rêve, il prend soudain conscience, au réveil, de la brutalité de cette répétition quotidienne pour le jeune Monsif. Quant au cousin de Zora qui entraîne les plus jeunes à risquer leur vie sur un bord de route, c’est finalement lui qui peut-être laissera la sienne, faute d’avoir traversé à temps devant la voiture. Jouer avec les limites, même celles de la vie, c’est le propre de l’entrée dans l’adolescence.

TROUVE TA VOIE !

À la fin d’un parcours de lycéen, cet impératif résonne comme une injonction paradoxale. Trouver sa voie, certes, mais laquelle et surtout à quelles conditions ? Quelles contraintes, quelles ruptures, quels renoncements, quels hasards même sont nécessaires pour atteindre cet objectif ? Deux courts métrages et un documentaire tentent d’éclairer ce moment charnière de l’entrée dans la vie d’adulte. Avaler des couleuvres raconte la première expérience professionnelle dans un institut huppé de centre ville d’une jeune esthéticienne issue d’une cité voisine. DansEntracte, trouver sa voie, c’est assouvir une passion, celle du cinéma. Enfin, le documentaire Chanel et moi dresse le portrait d’une jeune couturière qui à force de volonté et de passion a réussi à intégrer la célèbre maison de couture.

AVALER DES COULEUVRES

Jan Sitta, 2017, 19’14

CHANEL ET MOI

Jérémy Leroux, 2019, 06’36

ENTRACTE

Anthony Lemaitre, 2019, 16’22

https://www.youtube.com/watch?v=KsAgoZrQpbs

Pour autant, ces trois histoires montrent à quel point le parcours est souvent difficile, parsemé de contraintes et peut basculer dans le renoncement.

Ainsi, l’apprentissage de la haute couture est affaire de rigueur quasi militaire dans les ateliers et la répétition du geste n’est pas toujours le plus exaltant. De même le documentaire montre bien la difficulté d’intégrer ce milieu professionnel. De Pôle Emploi en stage de reconversion, ce n’est que par les hasards des rencontres et surtout par cooptation que l’on entre dans une maison aussi prestigieuse que Chanel.

Dans les deux courts métrages, il s’agit également de dépasser une forme d’autocensure et de lutter contre la discrimination sociale : Sybille, l’amie de Souad, est persuadée que cet institut de beauté au centre ville n’est pas fait pour des filles comme elles. Et, comme elle le dit, son autre amie Manon, toute « blonde et aux yeux bleus » qu’elle est, sait combien il est difficile de trouver du travail en venant de la cité.

Yacine et ses copains, eux, ne peuvent pas s’offrir des places de cinéma trop onéreuses mais surtout s’interdisent a priori l’accès aux films classiques en noir et blanc.

Bien plus, ces personnages connaissent une forme de renoncement voire de trahison envers leurs proches. À la fin d’Entracte, les chemins de Yacine et de ses amis divergent, leurs goûts et leur amitié sans doute aussi. Pour Souad, le renoncement est plus douloureux. Elle doit supporter une discrimination envers son prénom pour plaire à la clientèle, peut-être comme toutes les esthéticiennes de cet institut dont les prénoms se ressemblent tous. Elle le vit comme une trahison de son identité, de ses origines. Comme s’il fallait accepter de se travestir pour travailler, revêtir un masque, à l’image de celui qu’elle réalise sur le visage de ses clientes et que le réalisateur filme longuement. Trouver sa voie, est-ce donc accepter de rompre avec son milieu ?

Car en creux, ces films évoquent enfin la résistance familiale qui peut venir freiner les choix professionnels. Couturière, est-ce un métier où l’on gagne correctement sa vie dans des conditions de travail acceptables s’inquiètent les parents de l’employée de Chanel ? Quant au père de Yacine, il exige que son fils rentre sur le marché du travail, une fois son baccalauréat en poche. La dispute née entre eux à ce sujet est d’ailleurs à l’image de la relation père-fils que filme Vittorio de Sica dans le Voleur de Bicyclette. La dernière scène du court métrage laisse espérer une réconciliation inspirée de la fin du chef d’œuvre néo-réaliste italien.

 

Travaux d’élèves

Demande : Réaliser l’affiche d’un court-métrage et écrire l’analyse du court-métrage (résumé du film et avis argumenté -/+)

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